La 6ème extinction.
Le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité peint un tableau sombre de l’avenir de l’homme qui dépend de la nature pour boire, respirer, manger, se chauffer. La nature qui permet à l’humanité de vivre est condamnée à poursuivre son déclin à moins d’un changement profond des modèles de production et de consommation des hommes, prévient le rapport.
« Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».
Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines… 75% de l’environnement terrestre a été gravement altéré par les activités humaines et 66% de l’environnement marin est également touché. Résultat : environ un million d’espèces animales et végétales, sur les quelque 8 millions estimées sur Terre, sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies, la première dont l’Homme est responsable. Un changement profond et transformateur de notre société pour ralentir la perte de biodiversité qui menace l’Homme, au moins autant que le changement climatique, est devenu vital et une urgence absolue !
Sortir du cercle vicieux
L’utilisation des terres (agriculture, déforestation), l’exploitation directe des ressources (pêche, chasse), le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives sont les responsables de cette hécatombe. L’accord de Paris sur le climat n’est pas assez efficace face à cette urgence et le changement climatique pourrait grimper au classement, tout en aggravant les autres facteurs.
Première cible : le système agro-alimentaire. Nourrir 10 milliards de personnes en 2050 de façon durable implique une transformation de la production agricole et une meilleure gestion de l’eau, mais aussi des habitudes de consommation (régime alimentaire, lutte contre le gaspillage). Il y aura aussi à faire face, suite à ces changements profonds, à une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts directs au statu quo, et inévitablement des conflits et des contestations.
Il s’agit de considérer la qualité de vie et non la croissance économique comme objectif.
Un « Appel pour la nature » est lancé afin que les gouvernements agissent en réponse au rapport alarmant de l’ONU. Ils demandent aux dirigeants du monde de mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des terres, de protéger nos eaux douces, nos océans et notre vie marine, en particulier contre les plastiques ; d’encourager la transition vers des pratiques agricoles durables et de mettre en œuvre l’Accord de Paris pour enrayer le dérèglement climatique de manière plus efficace.
Pas seulement survivre
Alors que l’Homme dépend de la nature pour vivre, est-il pour autant condamné à l’extinction ? L’idée n’est pas de seulement « survivre », c’est tout l’enjeu de ce rapport qui insiste sur la qualité de vie. Qualité qui risque de se dégrader encore plus pour les plus pauvres de la planète, et pour les régions abritant les peuples autochtones très dépendants de la nature. Ces derniers sont parvenus par leurs savoirs – intégrés et reconnus pour la première fois à ce niveau – à limiter ce déclin de la biodiversité, qui toutefois se trouve sous une pression de plus en plus importante…
Souhaitons que la prise de conscience sur l’écologie, le climat, la nature qui prend de l’ampleur pourra créer des engagements nouveaux et concrets ! Nous ne pouvons plus nous permettre de surconsommer et de voir la nature dépérire. Veut-on la remplacer par des produits de synthèse, du génétiquement modifié, de la production hors sol, encore plus de chimie et de technologie ? Veut-on la remplacer par des systèmes robotisés, de la nanotéchnologie et du clonage animal ? Décidément il y a vraiment deux mondes qui prennent tous deux des chemins opposés, alors quels choix pour demain, quelle qualité de vie voulons-nous et jusqu’où sommes-nous prêt à aller ?!
Christophe
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